Qu’importe !
La couleur de mon sang et celle du voisin
Les horreurs du tireur qui terrorise
La table où s’étale mes péchés déballés
Je souris à la fleur qui ne meurt qu’au matin
Qu’importe !
Qu’importe !
Le radeau de mes solitudes répétées
Le cadran des heures inoccupées
L’amertume de la chaise désertée
Je gambade encroûté de routes et de fossés
Qu’importe !
Qu’importe
La Toussaint et la douceur de ton sein
La buée qui alourdit mon œil et mon cœur
Le Mozart oublié de mes cris modulés
Je saute plus loin au-delà du senti
Qu’importe !
Qu’importe
Le ciel éclaté qui sèche les os
Les anges déchus qui flottent sur les eaux
Les échos des mers à franchir
Je parle latin et parfois italien
Qu’importe !
Qu’importe !
Les cours et les longs travaux
Les notions inutiles, le bourrage de cerveau
Les longs couloirs aux vertus désertées
Je sors avec amis et sans parapluie
Qu’importe
Qu’importe !
L’enfance qui sonde les amours
Les leçons qui ne sont que des devoirs
Les mouchoirs de labeur et de douleur
J’entre dans le vent tel Abel ou Caïn
Et…
Je sonne les cloches à cordes débattues
Qu’importe !