Lumière de l’ombre

 

Je suis sur le pas de la porte

De là j’entends des bruits de voix

On parle à voix basse, on chuchote

J’hésite un moment, puis j’entre

 

 

Trois miroirs se sont tus

Ils disaient plus qu’il ne faut dire

 

 

L’âme échauffée, je passe sans un regard

L’heure est aux nouvelles du soir

 

 

Un camion a embouti un autobus

Un prévenu clame son inconscience

Une femme a tué ses trois enfants

Un pompier a subi des brûlures

 

 

La déveine plein le cœur, je ferme

Réduite au silence, la TV est noire

 

 

Je repasse le pas de la porte étourdi

Dans mon lit je veux voir la nuit

Seule, elle me dit le bonheur d’un souffle court

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6 Commentaires

Classé dans Poésie

6 réponses à “Lumière de l’ombre

  1. Nicole

    Bon dimanche Clovis. Même sous la rafale les mots demeurent présents au regard. Rien ne les emporte.

  2. Bon dimanche Clovis ! Même sous la rafale les mots demeurent bien accrochés au présent.

  3. Nous n’avons pas le même souffle court, mais j’aime bien le tien. le mien s »occupe de notre pauvre terre qui est soumis au harcèlement des cherchuers de gaz. Tu savais qu’en allemand le «geist» est dans l’ADN étymologique de gaz et il signifie «esprit». J’en ai compris qu’aller chercher le gaz c’était aller chercher le souffle spirituel de la terre. Puis ils font des bavures atroces en remontant du méthane dans l’eau de nos puits…
    C’est pourquoi moi aussi j’ai le souffle court.

    Comme des gisants dans la poussière du temps

    À boire, à boire

    Mes amis, à boire

    La terre a soif

    Les hommes creusent creusent

    L’esprit de la terre se cache

    Au plus secret du lit

    Sous de lourdes couvertures rocheuses

    L’esprit de la terre

    Gaz capricieux

    Courre dans les veines secrètes

    Loin des regards cupides et des trépans boueux

    L’esprit de la terre a longuement pressé

    Les feuilles les arbres et les animaux

    Pour en tirer le suc les parfums et l’essence du feu

    L’esprit de la terre a longtemps médité

    Sur le destin des hommes

    Allait-il leur confier le feu

    Qui allait changer leur vie

    Fils de Prométhée, ils creusent, ils creusent

    Cherchant toujours plus loin

    Dans tous les recoins

    Le dernier souffle de l’esprit de la terre

    Que ferons, que ferons-nous

    Du cadavre de la terre

    Quand la bouche ouverte

    Elle aura lâché le dernier souffle

    Nous contemplerons le trou béant

    Que nous ne remplirons jamais

    De toutes nos larmes

    Puis nous sècherons, nous sècherons

    Sur la margelle du puits

    Sans âme, le regard perdu

    Le souffle accroché aux branches mortes

    Ne goûtant plus la chaleur du soleil

    Sur notre peau parcheminée

    Nous nous coucherons, nous coucherons

    Comme des gisants de pierre

    Dans la poussière du temps

    Cachant bien la honte

    D’avoir brûlé le dernier souffle de la terre

    D’avoir laissé s’échapper l’esprit du monde

    Pour que la folie s’engouffre dans les entrailles de la terre

    Dans les entrailles de la mère

    ©Georges Beaulieu

  4. les mots sont la lumière qui éclaire cette toile qu est le net

  5. Louise

    Souvent on est mieux dans les silences, les secrets et les chuchotements.

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