J’ai des hiers pleins de villages et de chevaux
De jeûne le vendredi et de vêpres le dimanche
De même qu’une américaine décapotable
Métis-sur-mer faisait rêver
L’orange à Noël et le vélo à une vitesse
Pouvaient combler bien des envies réprimées
Ces hiers sont aujourd’hui
Noyés d’internet, de téléphones intelligents et de Facebook
C’est le nouveau et la rapidité
Mais mon cœur cherche la main et l’humain
Alors qu’on lui twitte tout l’univers
Les feuilles de mes souvenirs jaunissent
On y lit moins bien leur importance
On dirait des films fixes dont l’image saute
Quand on les fait dérouler
Que raconter à un jeune rivé à ses écrans
Où l’image virtuelle fait époque
Le reste lui paraît rengaine et radotage