8 Janvier 2012

Hier, j’étais à pelleter la grande galerie qui borde tout le devant de la maison et, selon la recommandation des gens de la santé, (en fait c’était pour reprendre mon souffle) j’ai pris une pause et je me suis accoudé sur le rebord de la rampe. Là, j’ai longuement regardé la lac. Il est gelé et presque tout blanc. Une motoneige, puis une autre sont passées au loin. J’entendais à peine le bruit des moteurs,  ni ne sentais l’odeur d’essence qu’elles ne manquent habituellement pas de dégager.

Il faisait si beau. Le vent était absent et le soleil aussi.

Le calme des alentours prêtait aux rêveries.

Quand on entre en hiver, il ne nous manque pas d’anticiper ou d’entrevoir de grands froids, des tempêtes de neige, des routes glacées à visibilité réduite et des heures à regarder par la fenêtre pour chercher le moment d’accalmie. Pourtant, cette perception d’entrée comme en retraite fermée ne s’avère souvent pas toujours juste.

Toujours bien accoudé, je me sentais entouré d’une lumière blanche qui donnait à la neige un éclat bleuté. L’air était bon, il sentait le propre.

Quelques mésanges à tête noire sont venues batifoler dans les cèdres au bord du lac. Elles me semblaient joyeuses et pleines d’entrain. Plus au nord, dans la montagne, deux corneilles tenaient une conversation éraillée. Entre les croassements, c’était un silence à saveur monastique. Et je me sentais bien, dans cet hiver, chez moi.

Puis, j’ai repris ma pelle avec l’ardeur de mes vingt ans.

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2 Commentaires

Classé dans Réfléxions quotidiennes

2 réponses à “8 Janvier 2012

  1. Louise

    Je ferme les yeux, je vois ton lac et j’entends tes oiseaux…

  2. Louise

    … et j’ai mal au dos à te voir pelleter….

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