À la maison au lac, tout juste au bord de l’eau, il y a une balançoire que mon père a construite il y plus de 40 ans. Les vents et les pluies ont lentement donné un air vieillot à cette construction. Pour certains, elle pourrait avoir un urgent besoin de rajeunissement, mais sa solidité lui garantit encore bien des années.
Tout juste à côté, il y a une vieille souche qui ne fait pas plus de 30 centimètres de haut. Il y avait là un arbre qui donnait des signes fatigue et d’appauvrissement. Plusieurs de ses branches devenaient sèches et stériles. Un jour, on a dû se décider à le couper. Aujourd’hui encore, on peut voir que le cœur de l’arbre était pourri. Un grand trou marque l’emplacement de ce qui était hier un tronc sain et solide. À chaque année, des champignons poussent sur l’écorce de ce vestige d’arbre. Des guêpes y ont déjà enfoui leur nid en plein centre et tout au fond.
Deux pas plus loin, c’est un érable qui, en automne, malgré sa jeunesse, déploie un feuillage au rouge très éclatant. Chaque feuille qui tombe au sol crée un vrai tapis royal. Quel beau déploiement !
Ici, le moins jeune côtoie le moins âgé, et chacun donne sa contribution pour un paysage qui invite tendrement à s’y lover et à s’y loger.