Le jour où l’ombre noire viendra
Vents et marées l’accompagneront
Les nuits nous seront décomptées
De mon seul souffle tu voleras
Alors et toujours comme il plaira
Je serai l’onde de ta pierre jetée
Cent cercles autour le répéteront
Tel le huard dans la brume naissante
Le cri de nos vies dans un ciel clair
Comme la rose à peine éclose
Dira le parfum d’un amour nanti
Tel la bague au contour infini
J’aime beaucoup ton poème, Clovis. Je viens de le lire dans un resto de Trois-Rivières au festival international de la poésie, pour écouter les poètes du monde entier qui ne valaient pas – sauf un Polonais – ton poème. Si le président du festival Gaston Bellemarre n’avait pas été à trois tables de la mienne, je lui aurais tendu mon téléphone pour lui faire lire ton poème. Il aurait eu quelque chose à se mettre sous la dent, mais il est parti avant la fin du spectacle. C’est un homme occupé évidemment…
J’aime beaucoup ton poème et le premier vers m’a reporté à une expérience en cours, de voir partir en douce mais rapidement
Un bon ami. Je te colle plus bas ce texte en contrepoint un peu plus dramatique que ton vers
« De mon seul souffle tu voleras »
Mais de la même inspiration (puisque nous sommes dans le souffle)
…………………………………………………..
Testament
« Le souffle du poème transporte l’esprit des morts loin devant nous »
Il m’a convoqué pour me lire son testament
J’avais pourtant déjà hérité du temps de l’amitié
Mais il veut coder le temps de l’entre-deux
Le temps qui n’a plus d’avenir
Celui qui ne nous appartient plus
Nous avons emprunté une langue au vestiaire
Fouillé loin dans nos souvenirs
Pour rattraper des bouts de conversations sans suite
Mais le silence s’acharne à déjouer nos mots
Venant se loger au bord des lèvres
Scrutant le souffle incertain
Comme un chien la gueule baveuse renifle une proie invisible
Et le temps ne passe plus
Il ne nous appartient plus
Partout des pièges dissimulés sous les mots
Marcher dans ce sentier de papier dessiné par l’enfant
Ou s’arrêter devant chaque arbre figé sur la carte postale de sa vie
Je le vois déjà se risquer ironiquement à pincer les cordes
D’une harpe empruntée à son livre à colorier
Comme il est gauche dans la douleur qu’il ne peut plus cacher
La tête veut éclater pourtant il faut tester
Et moi je dois témoigner que mon ami a une tête à penser l’impensable
Il abandonne son passé
Il n’a plus de présent
Il avance dans l’inconnu démuni terrifié
Je ne peux rien lui expliquer
Je n’ai pas appris les mots de l’outre-frontière
Puis sur le quai de la gare je n’ai pas encore mon billet
Je saisi le parchemin au départ du train
Que vais-je faire du testament d’un autre
Il ouvre la bouche pour m’expliquer
Trop tard les mots s’échappent dans l’air enfumé
Son souffle crée de la buée sur la fenêtre du temps
Je suis l’héritier d’un lourd souvenir
Où vais-je transplanter ce testament
©Georges Beaulieu, 29 septembre 2012
poème vibrant qui signe une amitié véritable, merci de nous partager cette page déchirée de ton arbre de vie. Feuille libre dans le temps.
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J’aime beaucoup ton poème, Clovis. Je viens de le lire dans un resto de Trois-Rivières au festival international de la poésie, pour écouter les poètes du monde entier qui ne valaient pas – sauf un Polonais – ton poème. Si le président du festival Gaston Bellemarre n’avait pas été à trois tables de la mienne, je lui aurais tendu mon téléphone pour lui faire lire ton poème. Il aurait eu quelque chose à se mettre sous la dent, mais il est parti avant la fin du spectacle. C’est un homme occupé évidemment…
J’aime beaucoup ton poème et le premier vers m’a reporté à une expérience en cours, de voir partir en douce mais rapidement
Un bon ami. Je te colle plus bas ce texte en contrepoint un peu plus dramatique que ton vers
« De mon seul souffle tu voleras »
Mais de la même inspiration (puisque nous sommes dans le souffle)
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Testament
« Le souffle du poème transporte l’esprit des morts loin devant nous »
Il m’a convoqué pour me lire son testament
J’avais pourtant déjà hérité du temps de l’amitié
Mais il veut coder le temps de l’entre-deux
Le temps qui n’a plus d’avenir
Celui qui ne nous appartient plus
Nous avons emprunté une langue au vestiaire
Fouillé loin dans nos souvenirs
Pour rattraper des bouts de conversations sans suite
Mais le silence s’acharne à déjouer nos mots
Venant se loger au bord des lèvres
Scrutant le souffle incertain
Comme un chien la gueule baveuse renifle une proie invisible
Et le temps ne passe plus
Il ne nous appartient plus
Partout des pièges dissimulés sous les mots
Marcher dans ce sentier de papier dessiné par l’enfant
Ou s’arrêter devant chaque arbre figé sur la carte postale de sa vie
Je le vois déjà se risquer ironiquement à pincer les cordes
D’une harpe empruntée à son livre à colorier
Comme il est gauche dans la douleur qu’il ne peut plus cacher
La tête veut éclater pourtant il faut tester
Et moi je dois témoigner que mon ami a une tête à penser l’impensable
Il abandonne son passé
Il n’a plus de présent
Il avance dans l’inconnu démuni terrifié
Je ne peux rien lui expliquer
Je n’ai pas appris les mots de l’outre-frontière
Puis sur le quai de la gare je n’ai pas encore mon billet
Je saisi le parchemin au départ du train
Que vais-je faire du testament d’un autre
Il ouvre la bouche pour m’expliquer
Trop tard les mots s’échappent dans l’air enfumé
Son souffle crée de la buée sur la fenêtre du temps
Je suis l’héritier d’un lourd souvenir
Où vais-je transplanter ce testament
©Georges Beaulieu, 29 septembre 2012